L’acquisition de la marche, tant attendue par les parents et l’entourage, s’acquiert vers 12 mois, cela peut être avant où après. C’est un moment important dans la vie de l’enfant. Mais n’allons pas trop vite !
Avant cela, il passe par de nombreuses acquisitions motrices qui sont toutes aussi importantes et qui vont bâtir les fondations sur lesquelles il pourra s’appuyer.
La manière dont il les a acquises et la confiance qu’il aura concernant ses capacités vont l’accompagner tout au long de ses expériences motrices. C’est pourquoi elles sont déterminantes dans l’évolution de sa motricité car chaque enfant est différent et évolue à son propre rythme.
Sommaire
- Motricité de l’enfant : ne (surtout) pas forcer les choses
- Comment accompagner mon enfant dans sa motricité ?
- Motricité de l’enfant : attention aux comportements contre-intuitifs
- Que faire en cas de chute ?
Motricité de l’enfant : ne (surtout) pas forcer les choses
Quel que soit le stade de développement dans lequel votre enfant se trouve : allongé sur le tapis, assis, à quatre pattes, debout en s’appuyant sur un support… il est important de ne pas forcer les choses. Comme, par exemple, asseoir un enfant qui ne le fait pas seul.
Le mettre dans une position qu’il n’a pas encore acquis seul aura un effet contre productif car :
- ses muscles ne sont peut être pas assez développés pour tenir/maintenir son corps dans cette position, il va fatiguer, la position sera alors inconfortable pour lui.
- il ne saura pas comment sortir seul de cette position, cela peut le mettre en difficulté, il va faire appel à vous, pleurer… ce qui ne favorise pas son autonomie.
- votre enfant ne saura pas retenir son corps en cas de déséquilibre et risque de se blesser.
- il ne saura pas comment se mettre dans cette position seul, ce qui peut être frustrant.
Comment accompagner mon enfant dans sa motricité ?
Il convient tout d’abord d’offrir à votre enfant des espaces de jeu et de découvertes qui lui sont dédiés. A la maison, chez l’assistant maternel, en collectivité, dans les lieux ressources (lieu d’accueil enfant/parent, bougeothèque…), votre enfant doit avoir des supports sur lesquels il pourra s’appuyer afin de s’élever et acquérir sa motricité petit à petit.
Ces environnements d’apprentissage doivent être des espaces sécurisés dans lequel vous êtes à l’aise. Si votre enfant vous sent inquiet ou que vous lui dites “Attention ! Tu vas tomber” il sera difficile pour lui d’être en confiance et de faire ses expériences sereinement.
Votre présence rassurante et encourageante sera d’une grande aide pour lui. Il sait qu’il peut vous faire confiance, votre regard lui assure une sécurité qui lui permet de faire ses expériences.
N’hésitez pas à encourager votre enfant. Vous pouvez placer des jeux plus ou moins près de lui afin d’attiser sa curiosité et l’amener à trouver ses propres ressources pour y accéder.
Une fois que l’environnement est sécurisé et sécurisant, il vous faut le bon équipement ! Rien de tel que des habits souples et confortables qui ne limitent pas les mouvements pour aider votre enfant dans l’acquisition de sa motricité.
De plus, l’acquisition de la marche est favorisée lorsque l’enfant est pieds nus et sur une surface adaptée : lisse, ferme et dégagée. Il pourra ainsi ressentir différentes sensations à travers la plante de ses pieds. Cela lui fournira également des appuis plus stables.
Motricité de l’enfant : attention aux comportements contre-intuitifs.
Lors de l’acquisition de la marche, il est fréquent de voir l’enfant les deux mains en l’air, tenu par l’adulte pour l’aider à faire ses premiers pas. Cela part d’un bon sentiment, toutefois cela ne lui permettra pas d’expérimenter son équilibre.
Tenir l’enfant ainsi tire sur ses petits bras et ce n’est pas une position naturelle pour marcher. Pour nous aider à comprendre cela, observons notre façon de marcher : nos pieds sont d’abord bien ancrés dans le sol puis nous nous mettons en mouvement. Un pied puis l’autre, le mouvement de nos épaules et de nos bras placés le long du corps contre balance et nous aide à garder l’équilibre. Difficile maintenant de s’imaginer apprendre à marcher les bras en l’air.
Dans cette situation, l’enfant dépend de l’adulte pour pouvoir marcher. Notre objectif sera plutôt de lui :
- montrer que l’on a confiance en lui et en ses capacités
- proposer des appuis s’il en a besoin
- donner la possibilité de se tenir à notre main ou notre bras à sa hauteur
- mettre des supports à sa portée sur lesquels il pourra s’appuyer.
Cette démarche vise à favoriser son autonomie. L’enfant peut ainsi choisir ses centres d’intérêt et aller explorer son environnement au gré de ses envies. On encourage également la construction de sa confiance en soi, c’est-à-dire qu’il puisse éprouver la satisfaction de réussir par et pour lui-même.
Que faire en cas de chute ?
Malgré toute notre vigilance, il arrive qu’il y ait quelques chutes surtout au début de cette acquisition. Lorsque ces chutes arrivent, ne paniquez pas. Observez votre enfant et encouragez-le à se relever tout en étant rassurant et calme. Est-ce que votre enfant s’est fait mal ? A-t-il eu peur ?
Vos paroles vont l’aider à signifier son besoin d’être soigné ou consolé. Peut-être qu’après avoir eu votre attention il sera prêt à repartir faire de nouvelles expériences.
Deux points essentiels vont vous guider dans l’accompagnement de la motricité :
- Chaque enfant évolue à son rythme. Il fait de nombreux apprentissages la première année de sa vie (communication, motricité…) et ses capacités n’évoluent pas à la même vitesse dans tous les domaines. En faisant confiance à votre enfant, vous lui faites le plus beau cadeau.
- Le développement de l’enfant n’est pas linéaire, il est dynamique avec des ralentissements voire des régressions ponctuelles. Ces régressions sont bénéfiques (lorsqu’elles ne durent pas plusieurs mois) car l’enfant peut avoir besoin de se réassurer grâce à des acquisitions déjà bien ancrées. C’est ce qui lui permettra de mieux appréhender les nouvelles.