L’apprentissage de la propreté demande de la patience et de l’écoute. Il se fait généralement entre 2 et 4 ans, sauf si vous pouvez et voulez vous lancer dans le beau projet que l’on appelle « l’hygiène naturelle infantile”. Cette pratique de maternage vise à ne pas faire porter de couches à son enfant et à détecter les signes qui annoncent ses besoins.

Si vous n’avez pas pris cette voie, comme beaucoup de parents vous êtes susceptibles de faire face à de nombreux doutes, questionnements, ou inquiétudes.

Comment faire pour accompagner mon enfant dans cette étape ?

Est-ce qu’il sera admis à l’école ?

Mon enfant est-il en retard ?

Nous verrons donc ensemble quand et comment guider votre enfant vers ce chemin.

Sommaire

  1. La propreté c’est pour quand ?
  2. Mon enfant est-il prêt pour l’apprentissage de la propreté ?
  3. Faut-il valoriser mon enfant lorsqu’il va aux toilettes ?
  4. A quelle fréquence dois-je proposer à mon enfant d’aller aux toilettes ?
  5. Chacun son rythme
  6. Faites-lui confiance

La propreté c’est pour quand ?

Le système nerveux n’est pas encore mature aux premiers mois de l’enfant. Il n’est pas encore en capacité de maîtriser de manière volontaire ses sphincters permettant de retenir les urines et les selles.

D’un point de vue physiologique, il pourra être capable de débuter l’apprentissage de la propreté au cours de sa deuxième année. Grâce à vos observations de son stade de développement, vous pouvez identifier des indices qui témoignent d’une certaine maturité.

Sur le plan psychomoteur par exemple : il marche de manière assurée et stable et il est capable de monter et descendre des escaliers sans aide et sans se tenir ? Ces signes vous indiquent que votre enfant a développé les muscles de la partie inférieure de son corps et les maîtrise pour effectuer ces mouvements. Il s’agit d’une première étape de franchie !

Attention ! Cela ne veut pas dire qu’il est prêt à se lancer dans l’apprentissage de la propreté d’un point de vue psychologique !

marche enfant apprentissage propreté

Mon enfant est-il prêt pour l’apprentissage de la propreté ?

Quelques indices peuvent vous aiguiller, observez-le :

  • Est-ce qu’il sait identifier ses besoins ? Par exemple : sait-il dire s’il a faim/soif  ?
  • Est-ce qu’il porte un intérêt au pot/toilettes ?
  • Sait-il à quoi servent les toilettes ?
  • Est-il capable de comprendre et de répondre à des consignes verbales simples ?
  • Imite t-il les autres?
  • Peut-il s’installer seul sur le pot ? Participe t-il lors de l’habillage/déshabillage ?
  • Est-ce qu’il exprime le désir de grandir ?

La principale règle qui va vous guider : votre enfant ira aux toilettes lorsqu’il l’aura décidé et qu’il s’en sentira prêt. Sans exercer de pression sur lui vous pouvez cependant mettre différents outils à sa disposition et créer un environnement favorable.

Par exemple, des livres peuvent être des supports intéressants pour amener le sujet et en parler avec lui. A proposer sans excès, le livre est un outil pédagogique intéressant dans ce domaine. Il donne la possibilité à l’enfant de s’approprier l’histoire et de s’identifier aux personnages.

Vous pouvez également mettre un pot à sa disposition. Il sera alors important de bien choisir le lieu : les toilettes ou la salle de bain qui permettront de respecter son intimité. Vous devrez aussi être vigilent à créer un repère en le laissant toujours au même endroit.

Faut-il valoriser mon enfant lorsqu’il va aux toilettes ?

Au début de cette démarche, vous partagez la joie de votre enfant et répondez à ses questions s’il en a.

Lui offrir des cadeaux ou des récompenses ne l’aideront pas à comprendre qu’il fait cet apprentissage uniquement pour lui. Au contraire, cela l’amènera à attendre une réponse de la part de l’adulte, qu’elle soit positive ou négative en fonction du résultat.

L’action d’aller aux toilettes n’a pas besoin d’être récompensée c’est un acte quotidien et naturel.

Peu à peu, vous pourrez le laisser pleinement acteur dans cette démarche pour éviter qu’un enjeu relationnel n’intervienne dans cette acquisition. L’enfant comprendra qu’il fait cela par et pour lui-même. Une réponse modérée et toujours encourageante de votre part pourra l’aider dans l’apprentissage de la propreté.

A quelle fréquence dois-je proposer à mon enfant d’aller aux toilettes ?

Comme nous l’avons vu, la démarche d’apprentissage de la propreté vient de votre enfant. Vous l’accompagnez dans cette voix en favorisant sa compréhension : qu’est-ce que le pot ? A quoi sert-il ? Pourquoi et comment l’utiliser ?

Observez-le :

  • il va au toilettes au gré de ses envies et c’est tant mieux car cela montre qu’il est à l’écoute de son corps.
  • il se trouve en difficulté, en situation d’échec face à des débordements réguliers. Dans ce cas, vous pouvez l’accompagner. Si vous observez qu’il n’est pas allé aux toilettes depuis un moment : demandez-lui, aidez-le à se reconnecter à ses besoins. Sans culpabilité ni pression, vous lui proposez à des moments stratégiques (à 10 heures, à 16 heures où avant/après les repas).

Dans un premier temps, il sera de votre responsabilité d’anticiper certaines situations pour lui lorsque vous savez qu’il n’aura pas un accès facile à des toilettes pendant un long moment.

Progressivement, il est important de modérer ces propositions afin de permettre à l’enfant d’être acteur et de devenir autonome. En effet, une sur-proposition peut créer un blocage dans son apprentissage causé par la trop grande pression qui sera exercée sur lui.

De plus, l’adulte proposera le pot indépendamment du besoin ressenti par l’enfant : l’enfant ne sera plus à l’écoute de son corps mais à l’écoute de l’adulte.

L’apprentissage de la propreté par l’enfant : chacun son rythme.

Certains enfants vont devenir propre pratiquement d’un jour à l’autre. Dans la majeure partie des cas, l’apprentissage où plutôt l’acquisition de la propreté est un processus qui demande du temps et de la patience.

Elle peut être ponctuée d’oublis d’aller aux toilettes par exemple parce que l’enfant est pris dans un jeu qui captive toute son attention.

Parfois, l’enfant ressent le besoin d’aller aux toilettes mais avant d’y arriver, il est déjà trop tard. Il est alors important de lui faire comprendre que ce n’est pas grave et que cela peut arriver.

Exercer une pression sur l’enfant aurait un effet contre productif et risquerait d’entraver cette acquisition. C’est l’occasion de l’accompagner et de l’inviter à être acteur durant le moment du change.

Il ne faut pas oublier que votre enfant évolue à son rythme et qu’il est difficile d’acquérir toutes les compétences en même temps (langage, motricité, relation à l’autre…).

Il peut également arriver qu’un enfant ne veuille plus aller sur le pot alors qu’il le faisait auparavant. Revenir quelques temps à un statut de “petit” qu’il connaît bien peut être rassurant pour lui avant de se lancer vers le monde de la propreté/le monde des Grands. Ne vous formalisez pas et prenez du recul, si votre enfant a besoin de cette régression, c’est pour mieux avancer par la suite.

En plus de la peur de faire partie de ce monde inconnu, de nombreux facteurs extérieurs peuvent venir perturber l’acquisition de la propreté. C’est le cas lorsqu’un changement intervient dans la vie de l’enfant : changement de structure d’accueil, déménagement, arrivée d’un nouvel enfant…

apprentissage propreté couche pot toilettes

 

Apprentissage de la propreté par l’enfant : faites-lui confiance.

A son âge, tu n’avais déjà plus de couches !! :

Les discours que l’on entend dans nos différents environnements (famille, amis, médias…) peuvent parfois semer une confusion dans le choix de l’accompagnement de l’enfant. L’entourage familial (grands-parents, oncles/tantes…) peut avoir une conception de l’accompagnement de l’enfant vers la propreté qui peut ne pas convenir avec la vôtre. C’est vous qui connaissez le mieux votre enfant. Les choix que vous ferez seront, par conséquent, les plus appropriés pour lui. Faites-vous confiance !

Partagez vos observations avec les personnes qui entourent votre enfant : cela permettra d’établir une continuité et une cohérence dans les propositions qui seront faites à votre enfant.

Il est important de ne pas brûler les étapes et d’observer les capacités de votre enfant. S’il n’a plus besoin de couches en journée parce qu’il va aux toilettes, ce n’est peut-être pas le cas la nuit. Ne plus mettre de couches du tout peut le mettre dans une situation d’échec s’il se réveille mouillé tous les matins.  

Il est donc important d’observer et d’écouter son enfant sur ces questions de propreté, de respecter son rythme et accepter aussi ses moments de régression. Soyez donc patient ! Faites-lui confiance et faites-vous confiance !

manon lebert rédactrice web sEOManon Lebert
Rédactrice Web petite enfance et éducatrice de jeunes enfants.
« Il est essentiel pour moi de rendre le sujet petite enfance accessible à tous »