Bleu pour les garçons, rose pour les filles !
Les camions pour les garçons, les cuisinières pour les filles !

Vous avez forcément déjà entendu ces phrases, peut-être que vous les avez lues où même prononcées. Que viennent-elles véhiculer comme message ? Penchons nous sur cette question car ces phrases n’ont rien d’anodin. Ce sont en réalité des stéréotypes de genre ! Ils sont très ancrés dans la pensée collective mais doivent être questionnés. Pourquoi une fille ne pourrait-elle pas bricoler comme son père ? Pourquoi un garçon ne pourrait-il pas jouer à coiffer une poupée ? Qu’est-ce que cela renvoie à l’enfant ?
Dans cet article, je vous propose de percevoir ce que les stéréotypes de genre viennent dire de notre société et de nous questionner sur la place qui est implicitement attribuée à chacun.

Sommaire

  1. Les stéréotypes de genre : qu’en disent les enfants ?
  2. « Un garçon qui joue à la poupée ? Pour quoi faire ? »
  3. A quoi servent les jeux symboliques ?
  4. A quel point sommes nous imprégnés par les stéréotypes de genre ?
  5. Pas simple de lutter contre les stéréotypes de genre !

Les stéréotypes de genre : qu’en disent les enfants ?

L’avantage c’est que les enfants, eux, n’ont pas tous ces stéréotypes de genre en tête au départ. Pour eux, les jouets ou encore les couleurs de leurs vêtements ne sont pas imprégnés d’idées préconçues. L’environnement dans lequel ils vont être baigné va alors prendre toute son importance.

Les enfants observent et s’imprègnent du comportement des adultes, ce qui nous donne une grande responsabilité. Les paroles et les réactions (même les plus subtiles) des adultes qui les entourent au quotidien vont être des modèles pour eux. Ils développent leurs idées et leurs valeurs en fonction de cela, alors soyons vigilants !

“Un garçon qui joue à la poupée ? Pour quoi faire ?”

L’enfant découvre les jouets que l’on met à sa disposition sans préjugés. Un garçon qui joue avec les poupées de sa sœur, par exemple, va apprendre de son environnement et de lui-même. En fonction de son stade de développement, il va acquérir de nouvelles compétences à travers cette expérience.

En voici un exemple :
Jouer à la poupée va lui permettre de s’exercer à prendre soin de l’autre ou encore à l’habillage et le déshabillage. Il effectue ainsi des gestes précis qui font appel à sa concentration et sa dextérité, ce sont ces mêmes gestes qu’il reproduira pour mettre ses vêtements, remonter sa fermeture éclair … Ces expérimentations lui seront donc utiles pour acquérir de plus en plus d’autonomie.

A quoi servent les jeux symboliques ?

De plus, vers l’âge de deux ans l’enfant expérimente ce que l’on appelle les “jeux symboliques” ou plus communément appelés : les jeux de “faire semblant”. Ce sont des jeux qui consistent à reproduire des scènes de la vie quotidienne : s’occuper d’un bébé, préparer un gâteau, soigner un bobo…
L’enfant recrée des situations qu’il a vécu ce qui a également une fonction de régulation des émotions et des frustrations. Par exemple, reproduire une situation qu’il a vécu difficilement va lui permettre de la revivre de manière différente : avec plus de distance, il va changer de positionnement et devenir acteur de cette situation qu’il a pu subir.
Ce même processus permet également à l’enfant d’intérioriser les règles sociales et les interdits. Les expériences et apprentissages que l’enfant va faire à travers ces jeux ont donc un réel intérêt pour sa construction psychique.

Ce type de jeu va faire appel à l’imagination de l’enfant car il va réinventer des scènes de vie mais pas seulement ! Il apprend également beaucoup en détournant les objets de leur fonction : il explore le champ des possibles et créé son propre jeu.
On pourra vous dire qu’un petit garçon peut acquérir toutes ces compétences même qu’il ne joue pas à la poupée ! OUI ! Mais pourquoi le brider dans ses expériences, au nom de quel principe ?

stéréotype de genre jeux imitation

A quel point sommes nous imprégnés par les stéréotypes de genre ?

Nous sous-estimons l’ampleur et les répercussions de ces stéréotypes car ils se glissent dans notre quotidien sans que l’on y fasse attention.

Qu’est-ce qui est attendu d’une fille / d’un garçon : quel comportement doivent-ils adopter ? Certaines paroles dites par les adultes vont jusqu’à dicter ce que sont supposés ressentir les garçons ou les filles.
Par exemple, que dit-on d’une fille qui pleure ? : “Elle est sensible”, et un garçon ? : “Ne pleure pas, tu es fort !”. Cela va donc parfois jusqu’à influencer nos comportements, nos paroles en fonction du sexe de l’enfant.

Un enfant ressent de nombreuses émotions qui sont souvent très intenses car il ne sait pas encore comment les gérer. Ce n’est pas une question de genre ! Pour les comprendre et ensuite apprendre à les dompter il a besoin de l’adulte. Lorsqu’on dit à un jeune garçon “Ce sont les filles qui pleurent ! Pas les garçon !” on inhibe ses émotions. Cela rend très difficile la compréhension de ce qui se passe dans son corps. Or, un garçon peut pleurer, être ému ou encore être coquet.

Pas simple de lutter contre les stéréotypes de genre !

A partir du moment où l’enfant est en capacité de choisir lui-même le type de jouet qui l’intéresse, n’hésitez pas à lui laisser le choix. Cela participera à construire son identité, à affirmer ses choix et à développer son imagination.

Tous ces stéréotypes de genre ont une influence sur la vision du monde que vont avoir les enfants et sur la construction de leur identité. Ils grandissent dans un environnement où la distinction fille / garçon est normalisée : a nous d’être vigilants !

Un piège à éviter : ne vous laissez pas influencer par les couleurs, les inscriptions des magazines de jouets indiquant : “Pour les filles / Pour les garçons…”. Il en va de même pour les livres et les histoires genrées.

Lorsque chacun peut jouer et grandir ensemble sans préjugés, cela ouvre sur la tolérance puisqu’il n’y a pas de modèle auquel un garçon ou une fille doivent correspondre. Nous avons donc un long chemin à faire pour enfin arriver à mettre à mal les stéréotypes de genre ! Mais si chacun se met au travail, rien n’est impossible ! La première étape est de se questionner sur l’éducation que l’on souhaite transmettre à notre propre enfant.

manon lebert rédactrice web sEOManon Lebert
Rédactrice Web petite enfance et éducatrice de jeunes enfants.
« Il est essentiel pour moi de rendre le sujet petite enfance accessible à tous »