Les établissements d’accueil du jeune enfant sont soumis à une nouvelle réglementation définie par le décret du 30 août 2021. Cette réforme a intégré des modifications dont l’obligation d’organiser des séances d’Analyses des Pratiques Professionnelles dans les établissements d’accueil des enfants de moins de 6 ans. Un an après la sortie de cette nouvelle réglementation, est parut l’arrêté définissant le profil des intervenants pouvant animer ces séances.
Sommaire
- L’Analyse des Pratiques Professionnelles : définition
- Qui peut animer les séances d’Analyse des Pratiques Professionnelles ?
- Les bénéfices pour les professionnel(le)s
- Les bienfaits pour les enfants accueillis
L’Analyse des Pratiques Professionnelles : définition
Les séances d’Analyses de Pratiques Professionnelles (APP) visent à réunir un groupe de professionnels d’un même service ou ayant le même type d’activité afin d’échanger sur un thème commun.
Il s’agit d’un espace de parole avec des règles de confidentialité, de respect de chacun et de non-jugement.
A savoir :
Les séances d’APP :
- doivent être programmées en dehors des temps d’accueil des enfants ;
- ne peuvent pas rassembler plus de quinze professionnel(le)s ;
- sont organisées de manière périodique avec les mêmes participants.
Qui peut animer les séances d’Analyse des Pratiques Professionnelles ?
Le rôle de l’animateur de séances d’Analyse des Pratiques Professionnelles est essentiel pour le bon déroulement des réunions. Il a pour mission de garantir le cadre des séances, de faire circuler la parole, de reformuler les idées et de relancer la réflexion lorsque c’est nécessaire. Voila pourquoi l’animateur doit répondre à certains critères :
1 – Etre un professionnel extérieur au service et ne pas avoir de lien hiérarchique avec les participants.
2 – Avoir une expérience professionnelle continue ou discontinue de 5 ans :
- au sein d’un service ou établissement d’accueil du jeune enfant OU
- d’animation de séances d’analyse des pratiques professionnelles.
3 – Etre titulaire de l’une des qualifications suivantes :
- Diplôme de psychiatrie, psychologie, psycho-sociologie au minimum de niveau 5.
- Diplôme inscrit au répertoire national des certifications professionnelles attestant de compétences permettant d’exercer les fonctions d’animateur des séances d’analyse des pratiques professionnelles.
- Master II de sciences de l’éducation.
- Diplôme d’état d’Educateur de jeunes enfants.
- Diplôme d’état de psychomotricien.
- Diplôme de puériculture.
Ces nouvelles dispositions ne s’appliquent pas aux personnes ayant déjà établi une convention de prestation ou un contrat au sein d’un établissement d’accueil du jeune enfant avant le 4 août 2022 (date de parution de l’arrêté).
Les bénéfices pour les professionnel(le)s
Les séances d’analyse des pratiques professionnelles permettent aux professionnels de développer leurs connaissances ainsi que leurs compétences, les bénéfices sont donc nombreux :
- Prise en compte et recherche de compréhension des besoins des usagers (enfants et familles) grâce à l’observation.
- Construire en équipe des propositions adaptées aux besoins observés, ce qui renforce la cohésion d’équipe.
- Partager des connaissances professionnelles.
- Professionnaliser et harmoniser les pratiques.
- Apprendre à connaître ses partenaires de travail afin de coopérer.
- Prise de recul face aux pratiques pédagogiques.
- Prévenir et décrypter les enjeux pouvant être présents dans la relation éducative, aider à la reconnaissance des croyances et résonnances personnelles pouvant intervenir dans la relation éducative.
- Donner du sens et apporter de la cohérence dans les propositions éducatives et pédagogiques.
Les bienfaits pour les enfants accueillis
Comme nous l’avons vu, les séances d’analyse des pratiques professionnelles permettent à l’équipe de travailler sur les pratiques éducatives en place dans la structure. Cela a un impact direct sur l’accueil des enfants et leur bien-être notamment car la cohérence des pratiques apporte des repères stables à l’enfant, ce qui l’aide à se construire.
Lors des séances, l’équipe se penche sur l’histoire, le comportement, les habitudes ou encore la personnalité de l’enfant en lien avec sa famille. Des propositions sont réfléchies en équipe afin de donner du sens aux actions mises en place et d’intégrer de l’individuel dans l’accueil collectif.
Lorsque les difficultés, les inquiétudes ou encore les émotions des professionnels ont pu être verbalisées dans un espace de parole sécurisant, cela se ressent sur leur accompagnement au quotidien. Cela favorise la sérénité des équipes, diminue le stress et leur permet de prendre le recul nécessaire pour apporter une réponse adaptée à l’enfant. Le lien avec la qualité de l’accompagnement est donc évident.